dimanche 24 avril 2016

Ma prison dorée



Depuis que je suis adulte, toutes ces années, j'ai voulu avancer. Surtout, ne pas stagner.

Je me suis engagée dans un travail qui me motivait, où je me sentais utile, où je pensais m'épanouir.

J'ai pris un chat, puis deux. Pour donner à quelqu'un tout ce trop plein d'amour, pour avoir une grande responsabilité. Pour me sentir grande.

J'ai assumé plusieurs mutations, puis j'ai décidé de ne plus subir. J'ai demandé un poste fixe. J'ai acheté une maison. Je me suis enracinée. Je me suis construite.


Mais maintenant, je ne sais plus où j'en suis. En ces moments où j'ai envie de rejoindre mon homme en Angleterre, tout ici m'apparaît comme un obstacle.

Mon travail d'abord. Très difficile d'obtenir une mut, ce n'est pas le même système scolaire, beaucoup d'écoles privées. Même si j'ai eu une piste d'un collègue hier, partir enseigner à l'étranger impliquerait renoncer à un poste à vie ici.
La deuxième option était de demander une mise en dispo. Mais cela signifie plus de salaire. Si je ne trouve pas quelque chose très vite, je serais complètement dépendante financièrement de lui, et ce n'est pas sain.
Et si notre relation venait à s'arrêter, je serais sortie du système français, et je me retrouverais à la case départ, et on sait comme il est compliqué de trouver du travail de nos jours, surtout avec un salaire identique au mien actuellement.

La maison. 
Qu'est-ce que j'étais fière de devenir propriétaire! Sans cette maison, je n'aurais pas rencontré mon chéri, et je n'aurais pas continué la danse. Mais cette maison a englouti toutes mes économies, déjà bien entamées par mes mutations. Aujourd'hui, je n'ai plus rien. Certains diront que c'est un investissement, mais pas pendant les quelques années à venir où je ne fais que rembourser les intérêts. Et si je pars, cette maison, qu'est-ce que j'en fais? Je la loue? Avec le risque d'avoir affaire à des locataires peu scrupuleux? Je la vends? Et si elle met deux ou trois ans à se vendre, comme d'autres maisons du village?

Mon compte en banque, maintenant vide, me bloque beaucoup. Impossible de m'assumer quelques mois en arrivant sur place.

Mon chéri vit actuellement en coloc, il a une chambre pour deux. Impossible donc d'y amener mes chats pour l'instant. Mais se loger est si cher à Londres, pourrait-on trouver un logement pour nous deux si je ne touche rien, ou pas assez?


Tous ces obstacles cumulés me paraissent pour le moment insurmontables, et je me sens prisonnière ici. Moi qui ai tant voulu enfin me construire quelque part, maintenant je ne rêve que de construire avec lui, peu importe où.

Mon travail ne me plaît plus. Je voudrais en changer. Mais pour faire quoi? Un boulot alimentaire? Quel épanouissement... Et je n'aurais pas les moyens de me permettre de me chercher un peu de ce côté là.

En ce dimanche, l'avenir me paraît bien sombre...


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samedi 16 avril 2016

100 jours de séparation

Voilà 100 jours que mon cher et tendre est parti vivre de l'autre côté de la Manche. Cent jours pendant lesquels je suis passée par tous les états...



Bien évidemment, le plus difficile, c'est l'absence. Le manque de lui, le soir quand je rentre. J'aimerais retrouver cette petite routine, où l'on se demande en sortant du boulot quoi acheter pour cuisiner un petit dîner le soir, s'il y a un film sympa à la télé, à regarder pelotonnés sous le plaid, s'endormir dans les bras l'un de l'autre, et pas dans ce grand lit vide (même s'il y a des chats dessus).

J'aimerais pouvoir lui raconter ma journée, même les détails insignifiants, au lieu de trier les informations pour ne garder que le plus important pour les petits messages ou skypes.
Aller faire les courses avec lui, bosser l'un à côté de l'autre, aller voir mes amis avec lui, et même ramasser ses chaussettes...

Bien sûr, Londres est une ville super et j'ai de la chance d'y aller aussi souvent. La ville est magnifique, les anglais sont adorables, il y a toujours quelque chose à faire et mon chéri a la possibilité de nous permettre d'en profiter pleinement.

Les retrouvailles sont toujours mémorables. On ne peut pas se lâcher cinq minutes, on fait tout ensemble, il a toujours à coeur de me faire plaisir, on visite la ville ensemble, on cuisine à la coloc ensemble, on sort dans des endroits sympas. J'ai la chance d'avoir un homme pour qui le bien être de sa copine est une priorité, quand il est avec elle.

C'est peut-être aussi ça qui rend les séparations difficiles. Ca fait ressortir des côtés sombres de ma personnalité qui sont beaucoup moins présents lorsque nous sommes ensemble. Je deviens jalouse, j'ai l'impression de ne pas lui manquer car il n'est pas du genre à se lamenter, je pense facilement devenir chiante lorsque je lui envoie plusieurs photos ou messages dans la journée, et je lui reproche de ne pas en faire autant.

Mon homme est très démonstratif, mais ne parle pas beaucoup de ses sentiments. Lorsque je suis avec lui, je n'ai aucun doute sur son amour envers moi, tous ses gestes le prouvent. Mais lorsque toutes ces preuves quotidiennes disparaissent, et qu'il ne reste que quelques messages, je doute de tout, et surtout de moi.

Il me rassure comme il peut. C'est le fait de ne pas savoir combien de temps cette séparation va durer qui m'angoisse. Va-t-il rentrer si son travail ne lui plaît pas? Vais-je pouvoir le rejoindre s'il décide de rester? Le fait de ne pas avoir d'échéance m'angoisse.

Heureusement, ces doutes sont régulièrement balayés par nos retrouvailles, et par les projets que nous avons ensemble et que je garde précieusement en ligne de mire: un petit retour chez moi pour l'Ascension si son boulot lui permet, le prochain mariage d'un de ses amis, où je serai l'officielle, où nous serons hébergés par sa mère que je vais rencontrer, le séjour à Bali cet été qui me paraît encore tellement surréaliste.

Nous allons bientôt fêter nos un an de relation. Ca peut paraître peu pour certains. Peu importe. J'ai trouvé un homme qui me rend heureuse quand nous sommes ensemble, qui m'aide à combattre mes démons, que j'ai envie de soutenir dans ses projets, et avec qui je me projette.

Je n'ai pas envie de laisser la distance gâcher cette belle histoire. Même si c'est dur.
(une petite surprise pour celles et ceux qui auront eu le courage de lire et de faire défiler les photos jusqu'au bout ;) )

PS : Merci à Samarian d'avoir pris de mes nouvelles pendant ce long silence!












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